Neuroscience : Odorat et mémoire
Les études sur l’odorat et son impact sur notre cerveau, notre comportement et nos capacités cognitives se font de plus en plus nombreuses depuis quelques années.
Jusque là sens délaissé, la multiplication de ces études attire l’attention sur les possibilités des techniques liées à ce sens : olfactothérapie, olfactocoaching, olfactologie, aromathérapie psycho émotionelle, etc….
Que ce soit pour un usage personnel, en milieu professionnel ou en milieu hospitalier, l’utilisation consciente et dirigée du pouvoir de notre odorat à de beaux jours devant elle.
Voici la traduction un article publié dans Neurosciencenews : https://neurosciencenews.com/olfaction-memory-aging-23733/?trk=feed_main-feed-card_feed-article-content
Et sa traduction :
Sommeils parfumés : Amélioration de la mémoire chez les adultes âgés grâce à l’aromathérapie nocturne
Une nouvelle étude démontre comment l’aromathérapie nocturne peut améliorer la mémoire chez les adultes plus âgés. Sur une période de six mois, les sujets ont été exposés à différentes fragrances d’huiles naturelles pendant deux heures chaque nuit, ce qui a conduit à une augmentation remarquable de 226 % de leur capacité cognitive.
Cette approche innovante exploite le lien connu entre l’olfaction et la mémoire, offrant ainsi une stratégie potentielle non invasive pour lutter contre le déclin cognitif et la démence.
Source : Université de Californie à Irvine
Lorsqu’un parfum se diffusait dans les chambres des adultes plus âgés pendant deux heures chaque nuit pendant six mois, les souvenirs ont bondi.
Les participants à cette étude menée par des neuroscientifiques de l’Université de Californie à Irvine ont connu une augmentation de 226 % de leur capacité cognitive par rapport au groupe témoin.
Les chercheurs affirment que cette découverte transforme le lien de longue date entre l’odorat et la mémoire en une technique simple et non invasive pour renforcer la mémoire et potentiellement prévenir la démence.
L’étude de l’équipe est publiée dans Frontiers in Neuroscience.
Le projet a été mené par le Centre de neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire de l’UCI. Il a impliqué des hommes et des femmes âgés de 60 à 85 ans sans altération de la mémoire. Tous ont reçu un diffuseur et sept cartouches, chacune contenant une huile naturelle unique et différente.
Les personnes du groupe enrichi ont reçu des cartouches à pleine puissance. Les participants du groupe témoin ont reçu les huiles en petites quantités. Les participants plaçaient une cartouche différente dans leur diffuseur chaque soir avant d’aller se coucher, et celui-ci s’activait pendant deux heures pendant leur sommeil.
Les personnes du groupe enrichi ont montré une augmentation de 226 % des performances cognitives par rapport au groupe témoin, mesurée par un test de liste de mots couramment utilisé pour évaluer la mémoire.
L’imagerie a révélé une meilleure intégrité dans le parcours cérébral appelé le fasciculus unciforme gauche.
Ce parcours, qui relie le lobe temporal médian au cortex préfrontal impliqué dans la prise de décision, devient moins robuste avec l’âge. Les participants ont également déclaré dormir plus profondément.
Les scientifiques savent depuis longtemps que la perte de la capacité olfactive, ou la capacité à sentir les odeurs, peut prédire le développement de près de 70 maladies neurologiques et psychiatriques. Celles-ci incluent la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, la maladie de Parkinson, la schizophrénie et l’alcoolisme.
Des preuves émergent quant à un lien entre la perte d’odorat due à la COVID-19 et la diminution cognitive qui s’ensuit. Les chercheurs ont précédemment découvert qu’exposer des personnes atteintes de démence modérée à jusqu’à 40 odeurs différentes deux fois par jour sur une certaine période de temps améliorait leurs capacités de mémoire et de langage, atténuait la dépression et améliorait leurs capacités olfactives.
L’équipe de l’UCI a décidé d’essayer de transformer cette connaissance en un outil facile et non invasif pour lutter contre la démence.
« La réalité est que passé l’âge de 60 ans, l’odorat et la cognition commencent à décliner de manière significative », a déclaré Michael Leon, professeur de neurobiologie et de comportement et membre du CNLM.
« Mais il n’est pas réaliste de penser que les personnes atteintes d’une altération cognitive pourraient ouvrir, renifler et refermer 80 bouteilles d’odeurs chaque jour. Cela serait difficile même pour ceux qui n’ont pas de démence. »
Les chercheurs affirment que les résultats de leur étude confirment ce que les scientifiques ont appris sur le lien entre l’odorat et la mémoire.
« L’odorat a le privilège particulier d’être directement connecté aux circuits de mémoire du cerveau », a déclaré Michael Yassa, professeur et titulaire de la chaire James L. McGaugh en neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire. Directeur du CNLM, il a également participé en tant qu’investigateur collaborateur.
« Tous les autres sens passent d’abord par le thalamus. Tout le monde a expérimenté à quel point les arômes sont puissants pour évoquer des souvenirs, même de très longue date. Cependant, contrairement aux modifications de la vision que nous traitons avec des lunettes et aux appareils auditifs pour les troubles de l’ouïe, il n’y a eu aucune intervention pour la perte d’odorat. »
L’équipe souhaiterait maintenant étudier l’impact de la technique sur les personnes atteintes de troubles cognitifs diagnostiqués. Les chercheurs affirment également espérer que cette découverte conduira à davantage d’investigations sur les thérapies olfactives pour les troubles de la mémoire.
À propos de cette recherche sur l’olfaction et la mémoire :
Auteur : Ethan Perez Source : Université de Californie à Irvine Contact : Ethan Perez – Université de Californie à Irvine
Image : L’image est créditée à Neuroscience News
Recherche originale : Accès libre. « Enrichissement olfactif nocturne à l’aide d’un diffuseur d’odeurs améliore la mémoire et modifie le fascicule unciforme chez les adultes plus âgés » par Michael Leon et al. Frontiers in Neuroscience